Un trouble de la marche chez l’enfant est un motif fréquent de consultation, parfois en urgence. Il convient de distinguer la boiterie d’esquive, qui évite un appui douloureux, de la boiterie d’équilibration qui correspond à une adaptation à une perturbation de l’activité musculaire d’origine neuromusculaire ou ostéoarticulaire. L’analyse étiologique des boiteries d’esquive est essentiellement anamnestique et clinique. Des examens complémentaires, biologiques ou radiographiques contribuent à la progression de la démarche diagnostique et sont indispensables en cas de boiterie d’installation récente. Schématiquement, chez le jeune enfant âgé de un ou deux ans, la principale hypothèse étiologique par ordre de fréquence et de gravité potentielle est l’infection ostéoarticulaire, mais les fractures sont fréquentes. Chez l’enfant âgé de trois à huit ans, l’infection ostéoarticulaire est à rechercher de façon prioritaire. Le diagnostic de synovite aiguë transitoire, ou « rhume de hanche », ne sera retenu qu’après élimination d’affections telles que la tumeur osseuse bénigne comme l’ostéome ostéoïde ou une tumeur maligne, une monoarthrite inflammatoire, une ostéochondrite primitive de hanche, un traumatisme avec ou sans fracture, une apophysite, une leucose, etc. Le diagnostic de synovite aiguë transitoire doit être remis en cause si les troubles persistent après sept jours. Après l’âge de neuf ans, le diagnostic qu’il est grave de ne pas faire est celui d’épiphysiolyse fémorale supérieure, car cette affection peut gravement hypothéquer l’avenir fonctionnel de la hanche. Les autres diagnostics précédemment cités restent possibles. Enfin, une étiologie psychogène, tendinite ou entorse, ne doivent pas être retenues chez l’enfant et risquerait de retarder le diagnostic d’une affection potentiellement grave. Le bilan étiologique d’une boiterie d’équilibration est basé sur un examen clinique précis à la recherche d’une pathologie orthopédique ou neurologique, qui oriente les explorations paracliniques.