Position du problèmeLa lutte contre la schistosomose urinaire est essentiellement fondée sur la chimiothérapie de masse. Une meilleure connaissance de la transmission deSchistosoma haematobiumpermettrait de diversifier les méthodes de lutte.MéthodesNous avons effectué des enquêtes malacologique et cercariomètrique dans des périmètres irrigués de la vallée du Niger. Une étude bimensuelle a été menée au niveau de trois principaux sites de contact fréquentés par les populations humaines d’un village (Daikaïna) situé en bordure d’un aménagement hydroagricole. Le ramassage manuel des mollusques (20 minutes par site) a été suivi de leur identification à partir de la morphologie de la coquille et d’une caractérisation par isoelectrofocalisation des parasites qu’ils hébergent. La technique cercariométrique par filtration différentielle a été utilisée pour évaluer les densités cercariennes au niveau de chaque site, à partir de deux prélèvements de vingt litres effectués au cours de chacune des quatre périodes considérées (9, 12, 15 et 18 heures).RésultatsAu niveau du bras du fleuve, la cercariométrie n’a jamais mis en évidence des cercaires alors que seuls quelquesBulinus truncatus, tous négatifs, ont été récoltés. Au niveau du canal, il a été observé un développement toute l’année deB. truncatusetB. globosusavec des densités maximales en saison sèche. SeulB. truncatusétait naturellement infesté. Un phénotype homozygote BB (caractéristique deS. haematobium) a été observé pour tous les mollusques positifs. En ce qui concerne la cercariométrie, plus de deux tiers de cercaires ont été recueillies à 15 heures.ConclusionLa transmission deS. haematobiumest essentiellement focalisée au niveau des canaux d’irrigation, pendant la saison sèche chaude et en début d’après midi. La prise en compte de ces résultats devrait permettre d’améliorer le rendement des moyens de lutte et de contrôle deS. haematobiumau sein des périmètres irrigués.