La pathologie vulvaire est à la frontière de la dermatologie et de la gynécologie. Le gynécologue est concerné car il est consulté par les patientes porteuses d’un état précancéreux de la vulve. Il est plus habitué aux lésions HPV induites, mais il doit connaître également la pathologie dermatologique correspondant au diagnostic différentiel. Sa démarche diagnostique va se faire en plusieurs temps : (i) dépister la néoplasie intraépithéliale vulvaire (VIN), (ii) savoir la reconnaître et affirmer le diagnostic par la biopsie, (iii) préciser son étiologie, (iv) apprécier le degré de gravité, (v) en repérer les contours pour décider du traitement destructeur ou d’exérèse. Il sera aidé par une nosologie récente qui individualise les aspects morphologiques des VIN : lésions histologiques malpighiennes intraépithéliales précancéreuses. On reconnaît deux causes aboutissant au cancer invasif spinocellulaire. Le lichen scléreux est une pathologie strictement dermatologique, mais le gynécologue doit savoir le reconnaître même si la surveillance doit être dermatologique. L’autre cause est l’infection par les virus HPV avec des lésions associées, en particulier cervicales, qui sont du domaine de la gynécologie. Chacune des spécialités doit conjuguer ses efforts pour une prise en charge multidisciplinaire afin d’éviter l’évolution vers le cancer invasif.