Manipulation du système immunitaire par le parasite Toxoplasma gondii.
Auteurs : Buzoni-Gatel D1, Dubremetz JF, Werts C>Toxoplasma gondii est un parasite intracellulaire obligatoire qui infecte un large spectre d'hôtes à sang chaud de façon très fréquente. Il provoque des avortements et est à l'origine d'infections chroniques et silencieuses, en particulier cérébrales, qui sont une menace permanente pour l'hôte dans les cas d'immunosuppression. Dès sa pénétration dans l'hôte, ce parasite déclenche une réaction immunitaire qui vise à le supprimer, mais qu'il utilise pour s'établir et persister dans l'organisme qui l'héberge. Nous discutons dans cet article les résultats obtenus dans le laboratoire de John Boothroyd qui analysent le dialogue moléculaire qu'établit le parasite avec la cellule hôte grâce à ses protéines de rhoptries. Les protéines de rhoptrie du parasite participent lors de l'invasion à la création de la jonction mobile qui propulse le parasite à l'intérieur de la cellule hôte, tout en formant la vacuole parasitophore au sein de laquelle le parasite va se développer. Sans que le mécanisme ne soit clairement élucidé, certaines de ces protéines de rhoptries, en particulier les protéines solubles comme ROP16, peuvent se retrouver dans le cytoplasme de la cellule hôte puis dans son noyau où elles peuvent interagir avec les molécules STAT3/6 qui régulent des voies de signalisation importantes pour la mise en place de la réponse immune.