La pratique de pharmacie clinique représente une stratégie efficace pour réduire l'iatrogénie médicamenteuse et les coûts qui lui sont imputables. La présente étude vise à confronter les attentes générales des prescripteurs hospitaliers vis-à-vis du service pharmaceutique à leur perception de l'utilité des interventions pharmaceutiques de routine. Un questionnaire a été soumis aux 562 prescripteurs identifiés au CHU de Grenoble. Le répondant devait 1. hiérarchiser les points clés de la pratique de prescription et spécifier ceux pour lesquels le pharmacien pouvait être impliqué, 2. coter l'utilité d'une série d'interventions pharmaceutiques issues de la pratique quotidienne, 3. coter l'intérêt de pérenniser la présence pharmaceutique en service de soins. Le taux de réponse au questionnaire est de 18%. Concernant les points jugés prioritaires dans la pratique de prescription (respect des indications/consensus, choix de la thérapeutique, posologies), on remarque un «monopole médical». Le rôle du pharmacien clinicien dans le choix ou le suivi thérapeutique est peu perçu par les répondants. L'expérience d'une collaboration pharmaceutique ou le statut « prescripteur junior » ont une influence positive sur la perception des rôles pharmaceutiques. Le pharmacien est cité comme intervenant dans la gestion des différents points clés de la prescription dans 25% des cas; après présentation de cas, les prescripteurs reconnaissent les interventions pharmaceutiques comme utiles dans 73% des cas.