ObjectifsLe but de l’étude était de comparer l’efficacité en terme de réduction de la prévalence de l’anémie, de trois schémas de prévention du paludisme pendant la grossesse. Le premier schéma correspondait à la classique chimioprophylaxie hebdomadaire utilisant la chloroquine ; les deux autres étaient les traitements préventifs intermittents utilisant trois doses de chloroquine ou de sulfadoxine–pyriméthamine.Patientes et méthodesNous avons conduit une étude clinique, ouverte, prospective et randomisée à trois bras. Une cohorte de 648 femmes enceintes, de toute parité, a été constituée à cet effet.RésultatsLe gain en hémoglobine était plus important dans le groupe de traitement préventif intermittent à la sulfadoxine–pyriméthamine, où le taux d’hémoglobine est passé de 10,3 g/dl à l’inclusion à 11,4 g/dl à la troisième consultation prénatale. Comparé aux deux autres groupes, une réduction sensible de la prévalence de l’anémie modérée a été notée dans le même groupe (65,6 à 36,7 %), aussi bien à la deuxième consultation prénatale (p = 0,069) qu’à la troisième consultation (p = 0,014). En revanche, les réductions étaient peu marquées dans les groupes chloroquine (deuxième consultation,p = 0,72 ; troisième consultationp = 0,55). La prévalence de l’infection palustre a également régressé dans les trois groupes de traitement, mais elle était beaucoup plus prononcée dans le groupe ayant bénéficié du traitement intermittent à la sulfadoxine–pyriméthamine où elle était de 44,3 %.ConclusionsLe traitement préventif intermittent à la sulfadoxine–pyriméthamine à trois doses apparaît être la meilleure stratégie de prévention de l’anémie pendant la grossesse au Burkina Faso.