La prévalence des maladies cardiovasculaires et rénales est plus élevée chez les hommes que chez les femmes et chez les Afro-Américains que chez les Caucasiens. Des travaux récents suggèrent que les effets antidiurétiques de la vasopressine et/ou l’augmentation de la concentration de l’urine accélèrent la progression de ces pathologies. Cette revue a pour but d’attirer l’attention sur la fonction de concentration de l’urine et sur les éventuelles différences de concentration urinaire entre les sexes ou selon l’origine ethnique, différences qui pourraient jouer un rôle dans la susceptibilité variable à ces pathologies. Nous avons réanalysé a posteriori des données urinaires de 24 heures provenant d’études réalisées pour d’autres objectifs et concernant des sujets sains et des patients en insuffisance rénale chronique ou diabétiques. Dans toutes ces études, les hommes excrétaient une charge osmolaire supérieure à celle des femmes avec une osmolalité urinaire (ou un index indirect de la concentration urinaire) de 15 à 30 % plus élevée et un volume urinaire de 24 heures similaire à celui des femmes. Dans deux études américaines, les sujets afro-américains avaient une concentration urinaire significativement plus élevée que les sujets caucasiens et un volume urinaire plus faible. La plus forte concentration urinaire des hommes et des sujets afro-américains peut être due à des différences du seuil de la soif, du taux de vasopressine ou d’autres paramètres régulateurs. Ce facteur pourrait jouer un rôle dans la plus ou moins grande sensibilité aux pathologies cardiovasculaires et rénales. De nouvelles études prospectives devraient prendre en compte les effets antidiurétiques de la vasopressine comme facteur potentiellement impliqué dans l’apparition ou la progression de ces pathologies.