Diagnostic et traitement de l'abces de brodie chez l'adulte: a propos de vingt patients.
Auteurs : Kanoun ML1, Khorbi A, Khmiri C, Tebourbi A, Hadded N, Boughzala W, Ben Maitig M, Chebil M, Hachem A, Essadem HPré requis : L'abcès de BRODIE est par définition une collection purulente primitive enkysté au centre de l'os et séparée des parties molles par une barrière imperméable de tissus osseux compacte. Depuis sa première description en 1832 par SIR BENJAMIN BRODIE, plusieurs travaux ont contribué à mieux individualiser cette pathologie qui pose encore des problèmes nosologique, étiopathogenique et thérapeutique. But : Le but de l'étude est d'étudier les différents aspects de la maladie et de rapporter les résultats du traitement associant au geste chirurgical de drainage une antibiothérapie adaptée. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective d'une série de 20 cas d'abcès de Brodie colligés entre 1985 et 2004.L'âge moyen au moment du diagnostic était de 30 ans (14-46 ans) avec une nette prédominance masculine. Le tableau clinique s'est caractérisé par sa latence se résumant à une douleur évoluant à bas bruit sans retentissement sur l'état général. La vitesse de sédimentation était accélérée dans 2/3 des cas. L'aspect radiologique typique a été retrouvé dans dix huit cas sous forme d'une lacune métaphysaire cernée d'une ostéocondensation sans réaction périostée. La localisation métaphysaire tibiale est de loin la plus fréquente 14 cas sur vingt. L'examen bactériologique du contenu de l'abcès a permis d'isoler un staphylocoque aureus dans douze cas, dans deux cas le germe était un pseudomonas flurescens et dans six cas aucun germe n'a été isolé. L'examen anatomopathologique a montré dans tous les cas un aspect d'ostéomyélite chronique avec un contingent lymphoplasmocytaire prédominant. Le traitement a été toujours médicochirurgical. Notre attitude consistait en une véritable saucérisation emportant la totalité de la lacune suivie d'un pansement à plat et un plombage au tulle gras associés à une antibiothérapie adaptée et une immobilisation plâtrée. Résultats : Nos patients ont été revus avec un recul moyen de 6 ans avec des extrêmes de 8 mois et 10 ans. L'évolution clinique a été régulièrement favorable et s'est faite vers l'assèchement d'emblée sans récidive et sans fistulisation secondaire à long terme. La vitesse de sédimentation s'est normalisée au bout de 10 semaines en moyenne et l'évolution radiologique s'est faite vers le comblement progressif de la cavité d'excision sans signes évolutifs d'ostéomyélite. Conclusion : Le traitement chirurgical basé sur l'excision complète de la collection et de ses parois et le plombage au tulle gras constitue pour nous la méthode thérapeutique de choix, ce procédé a permis dans tous les cas la stérilisation du foyer et le comblement de la cavité sans avoir recours à une greffe associées.