L’hormone de croissance (growth hormone[GH]), sécrétée par l’antéhypophyse dans la circulation générale, se lie à des récepteurs membranaires au niveau des tissus cibles, ce qui active des voies de signalisation aboutissant, notamment à la stimulation de la croissance ; la plupart de ses effets sont médiés par l’insulin-like growth factor 1(IGF-1). En plus de ces effets sur la croissance, la GH a également une action métabolique importante. En 1966, Laron et al. évoquèrent pour la première fois la notion d’insensibilité à GH (growth hormone insensitivity[GHI]) chez 3 enfants présentant un phénotype compatible avec un déficit complet en GH bien qu’associé à des concentrations sériques élevées de GH. Cette hypothèse fut confirmée en 1989 par la mise en évidence de mutations du gène du récepteur de la GH (growth hormone receptor[GHR]). Plus récemment, des anomalies de molécules impliquées dans la signalisation en aval du GHR ont été décrites, permettant d’élargir la notion de GHI. Ainsi, des mutations du gène codantsignal transducer and activator of transcription 5b(STAT5b) ont été retrouvées chez des enfants présentant un retard statural associé à un déficit immunitaire. De même, des mutations du gène de la phosphatase Shp2 ont été identifiées chez des enfants présentant un syndrome de Noonan caractérisé par un retard statural, une cardiopathie et une prédisposition tumorale. La découverte de ces nouveaux mécanismes nous permet de mieux comprendre la croissance normale et pathologique. Enfin, ces connaissances physiopathologiques permettent d’éclairer certains mécanismes de la cancérogenèse ou de la résistance à d’autres médiateurs comme les cytokines.