L’incidence des dysplasies cervicales au cours de la grossesse est estimée à 1 %. La grossesse doit donc être une situation où il faut actualiser le dépistage cytologique. Ainsi, il est conseillé de réaliser une nouvelle cytologie cervicale en début de grossesse si la précédente remonte à deux ans ou plus, sinon il faut s’assurer d’avoir un exemplaire du compte rendu du dernier frottis lors de la déclaration de grossesse. La cytologie cervicale garde toute sa valeur pendant la grossesse et le frottis est d’autant plus intéressant que la zone de jonction est bien accessible du fait de l’éversion du col lors de la grossesse. En cas d’anomalies cytologiques observées en cours de grossesse, la prise en charge doit comporter une coloscopie et des biopsies, quel que soit le degré de gravité de l’anomalie cytologique (ASC-US, ASC-H, AGC, LBG, LHG, cancer invasif). La biopsie guidée par colposcopie reste indispensable au diagnostic formel. La prise en charge de la patiente dépend du résultat du trépied cytologie–colposcopie–histologie. Dans l’état actuel des connaissances, il n’y a aucune indication de test HPV pendant la grossesse. Si la confrontation cytologie–colposcopie éventuellement biopsique exclut une invasion (soit dans la majorité des grossesses), aucun geste thérapeutique n’est réalisé pendant la grossesse et le traitement est reporté en postpartum après réévaluation complète. Si la biopsie ne peut exclure une invasion, une conisation diagnostique associée à un cerclage doit être réalisée, intervention qui doit rester une procédure d’exception. L’évolution des dysplasies au cours de la grossesse est marquée par une stabilité ou une régression, les progressions sont rares. Lors de l’exploration d’une anomalie cytologique en cours de grossesse, un cancer micro-invasif du col utérin peut finalement être diagnostiqué, soit sur une biopsie, soit sur une pièce de conisation ; l’évaluation optimale de ces lésions passe par la réalisation d’une conisation à titre diagnostique associée éventuellement à une IRM. Les cancers micro-invasifs peuvent être surveillés jusqu’à l’achèvement de la grossesse.