Les paramètres qui déterminent la radiosensibilité tumorale sont multiples. Le nombre de cellules clonogéniques, la cinétique de prolifération tumorale, le degré d’hypoxie et la radiosensibilité intrinsèque sont généralement considérés comme les déterminants les plus importants. La radiosensibilité intrinsèque dépend au premier chef de l’intégrité des systèmes de détection et de réparation des lésions de l’ADN telsPARP-1,XRCC1,ATM,p53, le complexeMRNouBRCA1. Le génotypage à grande échelle de lymphocytes normaux permet déjà de corréler le statut de ces gènes et la radiosensibilité des tissus sains sur une base individuelle. La difficulté et l’hétérogénéité des prélèvements ne permettent pas une analyse moléculaire aussi fine dans les tumeurs in situ de sorte que, pour l’instant au moins, aucun test n’est capable de prédire la radiosensibilité tumorale. C’est en particulier le cas du gène (de la protéine)TP53(p53), malgré les nombreuses études consacrées à ce sujet. La mesure de la fraction de cellules survivantes à 2 Gy (SF2) permet une approche globale, mais souffre de lenteur et des biais de sélection liés à la mise en culture in vitro ou à l’établissement de xénogreffes, limitant son utilité en pratique clinique. La mesure de la capacité de réparation des cassures double-brin de l’ADN, par la caractérisation immunohistochimique des formes phosphorylées d’ATM,H2AXetMRE11, constitue une piste intéressante, mais se heurte aux mêmes difficultés. La découverte récente de l’existence de cellules souches dans de nombreux types tumoraux est de nature à bouleverser la compréhension du potentiel clonogénique des tumeurs mais c’est plus probablement l’intégration des approches génomiques et fonctionnelles, en particulier pour la recherche des polymorphismes génétiques, qui pourrait apporter dans un avenir proche des progrès substantiels.