Le cartilage est un tissu nécessaire au fonctionnement articulaire. Il peut se dégrader à la suite de traumatismes ou au cours du vieillissement, mais il ne se répare pas, car il n’est ni vascularisé ni innervé. Actuellement, aucune des nombreuses thérapies développées ne permet de régénérer un cartilage suffisamment fonctionnel. Aussi, les espoirs se sont tournés vers la production de cartilage in vitro par ingénierie tissulaire. Les cellules souches mésenchymateuses adultes humaines (CSM), présentes dans plusieurs tissus, sont capables de se différencier in vitro en chondrocytes sous l’action d’inducteurs spécifiques. L’utilisation des membres de la superfamille dutransforming growth factorcomme labone morphogenetic protein(BMP)-2 s’est révélée très prometteuse dans ce contexte. En particulier, la BMP-2 favorise l’expression du collagène IIB, isoforme du collagène de type II spécifique du cartilage. L’expression du collagène de type IIB est donc un bon indicateur de la différenciation des CSM en chondrocyte. Par ailleurs, ce facteur de croissance peut aussi induire une maturation osseuse et le contrôle différentiel des propriétés chondrogéniques et ostéogéniques de la BMP-2 est un point critique dans le cadre de l’obtention in vitro de cartilage à partir de CSM. Plusieurs stratégies pour restreindre l’action de la BMP-2 à la conversion chondrocytaire sont proposées dans cette revue. Très certainement, l’utilisation contrôlée de facteurs de croissance comme la BMP-2 en combinaison avec des biomatériaux devrait permettre d’utiliser avec succès les CSM pour la réparation du cartilage.