La catégorisation clinique d’une souche bactérienne vis-à-vis d’un antibiotique (sensible, intermédiaire, résistante) repose sur la détermination in vitro de sa concentration minimale inhibitrice confrontée aux concentrations critiques proposées par des Comités d’experts nationaux ou internationaux. Le spectre d’activité d’un antibiotique présenté dans le résumé des caractéristiques du produit établi par les Agences nationales ou européennes caractérise des espèces de façon globale dans un objectif de traitement probabiliste. L’établissement de la catégorisation clinique et du spectre est basé sur la définition de concentrations critiques établies suivant des paramètres pharmacocinétiques et pharmacodynamiques, du profil habituel de sensibilité à l’antibiotique au sein de l’espèce, du taux de résistance acquise et si possible, de données issues de l’expérience clinique. Cet article souligne la nécessité de standardisation des tests de sensibilité in vitro, d’harmonisation des concentrations critiques au sein des différents pays européens et l’intérêt d’études cliniques établissant par pathologie et par espèce la relation entre succès thérapeutique et concentration minimale inhibitrice des souches.