Désarthrodèse-prothèse de hanche pour séquelle d'arthrite septique: apropos d'une série de 17 cas à 6 ans de recul.
Auteurs : Lustig S1, Vaz G, Guyen O, Tayot O, Chavane H, Bejui-Hugues J, Carret JPNous rapportons le résultat des désarthrodèse-prothèses pour séquelles d'arthrite septique pratiquées sur une période de 15 ans, cette intervention présentant un risque théorique de récidive de l'infection ancienne. Il s'agissait d'une étude rétrospective concernant 17 patients (11 femmes, 6 hommes). Toutes les arthrodèses avaient été effectuées pour des raisons septiques (8 coxalgies, 9 arthrites septiques à germes pyogènes). La technique d'arthrodèse était dans 10 cas intra-articulaire, et dans 7 cas extra-articulaire. L'âge moyen, au moment de la désarthrodèse, était de 53 ans (32-74). La position de l'arthrodèse initiale était jugée satisfaisante pour seulement 8 cas. L'inégalité de longueur préopératoire était de 4 cm (2 à 8). Latteinte d'une articulation de proximité concernait le rachis lombaire (15 cas), le genou ipsilatéral (10 cas), le genou controlatéral (8 cas) et la hanche controlatérale (6 cas). Lancienneté de l'arthrodèse était de 36 ans (7-59). Cinq abords antérolatéraux et 12 abords postérolatéraux (9 trochantérotomies) ont été réalisés. Les implants utilisés étaient : 9 implants cimentés, 6 implants sans ciment et 2 implants hybrides (cupule cimentée et tige sans ciment). Le recul moyen était de 6 ans (11 mois - 15 ans). Au recul, 14 hanches opérées (83 %) étaient indolores avec amélioration des douleurs lombaires et du genou ipsilatéral. La marche s'effectuait sans canne pour 6 patients, mais 16 patients conservaient une boiterie. La flexion moyenne était de 78°. Linégalité de longueur résiduelle était de 2,5 cm avec 7 patients équilibrés. Les suites étaient simples pour 14 patients (1 parésie du nerf fibulaire commun, 1 phlébite fémorale, 1 infection précoce). Six complications tardives étaient déplorées : 2 pseudarthroses du grand trochanter, 1 récidive d'ankylose et 3 descellements. Un antécédent septique ancien ne semble pas contre-indiquer l'implantation d'une prothèse totale de hanche pour une désarthrodèse. Malgré une récupération longue et un gain de mobilité modeste, on relève 80 % de satisfaction, concernant ces hanches bloquées depuis en moyenne 36 ans.