Traitement par cœlioscopie du cancer du rectum
Auteurs : Evrard S1Commencée plus tardivement que pour le cancer du côlon, l'évaluation de la coelioscopie dans le cancer du rectum est toujours en cours. Des résultats sont disponibles sur sa faisabilité technique et sa tolérance clinique. Elle a été menée sur la constatation d'une vision facilitée par la coelioscopie de l'excision totale du mésorectum jusqu'au plancher pelvien. L'abord coelioscopique peut être recommandé par défaut, sauf pour les T4, les tumeurs qui ont récidivé et après certaines interventions colorectales. Le taux de conversion diminue avec l'expérience et doit se stabiliser en dessous de 15 %. Il est dû à la survenue d'une hémorragie ou à une trop grosse tumeur. La durée opératoire est plus longue même si le différentiel s'atténue avec l'expérience. La perte sanguine ne serait pas différente entre les deux voies d'abord, à stade tumoral égal. Il en va de même de la mortalité (< 3,5%) et de la morbidité (22 à 48 %). La qualité oncologique de la résection a été mise en doute par l'essai Clasicc avec une tendance non significative à observer un envahissement de la marge circonférentielle en sachant que les opérateurs étaient au début de leurs courbes d'apprentissage. Il n'y a pas de différence dans la littérature sur le nombre de ganglions retrouvés dans le curage. Les résultats fonctionnels à court terme seraient meilleurs pour la voie coelioscopique (reprise du transit, durée d'hospitalisation). Alors que l'on attendait une meilleure dissection des nerfs hypogastriques par coelioscopie, de moins bonnes préservations des fonctions sexuelles ont été rapportées alertant sur le risque d'une dissection supraradicale. Il faudra patienter encore quelques années pour que l'essai Color II confirme valablement la place supposée équivalente de la coelioscopie dans le cancer du rectum.