Dans cet article, nous rapportons le cas d’une patiente de 42 ans, traitée par hémodialyse chronique et présentant une hyperparathyroïdie et une hyperphosphatémie sévère, malgré un traitement médicamenteux lourd comprenant 3,6 g/j d’acétate de calcium, 2,7 g/j d’hydroxyde d’aluminium et 90 mg/j de cinacalcet–HCl. Confronté à une inefficacité apparente du calcimimétique, la question d’une résistance véritable au traitement ou d’une pseudorésistance s’est posée avec pour conséquence clinique, soit l’augmentation de la dose de cinacalcet, soit une parathyroïdectomie. Pour résoudre cette question, nous avons mesuré pendant deux mois la prise des médicaments prescrits pour la prise en charge du métabolisme phosphocalcique à l’aide de piluliers électroniques (MEMS™,Medication Event Monitoring System) et cela sans modifier les posologies. Le suivi électronique du traitement a été associé à une normalisation rapide de tous les paramètres de laboratoire, suggérant que l’inefficacité du traitement était due avant tout à un problème d’adhésion thérapeutique et non de résistance médicamenteuse. Cette observation nous rappelle que devant un échec médicamenteux, il est impératif de considérer la non adhésion au traitement médicamenteux comme une des étiologies les plus fréquentes. Ces résultats démontrent également l’utilité du pilulier électronique pour diagnostiquer les problèmes d’adhésion aux traitements et ainsi d’améliorer et soutenir la prise en charge des patients dialysés en favorisant une meilleure prise médicamenteuse.