Complications infectieuses liées a l'immunosuppression dans la transplantation d'organe.
Auteurs : Morelon E1, Touraine JLLes traitements immunosuppresseurs nécessaires à la prévention et au traitement du rejet d'allogreffe exposent les patients ayant une transplantation d'organe à des complications infectieuses fréquentes et pouvant menacer le pronostic vital. En même temps qu'ils bloquent la réponse immune aux allo-antigènes, ils diminuent de façon assez globale la réponse immunitaire aux infections; ils favorisent tout particulièrement les infections à germes intracellulaires, dont les virus et certains agents bactériens parasitaires ou mycosiques. Les risques infectieux liés aux immunosuppresseurs dépendent de la durée d'exposition au traitement, du type d'immunosuppresseur, de leur nombre et du taux sanguin nécessaire au contrôle du rejet. L'appréciation du risque infectieux chez les patients transplantés d'organe doit prendre en compte, avant la greffe, les antécédents du patient, le nombre de transplantations, le protocole immunosuppresseur, la possible transmission d'agents infectieux par le donneur. Après la transplantation, le risque infectieux est évalué par l'examen clinique répété à la recherche de foyers infectieux, par le dépistage systématique des leucopénies, par la mesure de la réplication virale des virus tels que le cytomégalovirus ou le virus d'Epstein-Barr chez les patients à risque. La prophylaxie systématique anti-infectieuse, de plus en plus utilisée chez les patients à haut risque, a permis de limiter les conséquences de l'augmentation de l'immunosuppression chez les patients transplantés d'organe.