Le traitement conservateur a connu un essor important depuis une quinzaine d’années grâce à un dépistage plus précoce du cancer du sein, aux traitements néoadjuvants, à l’amélioration des techniques chirurgicales qui en limite les séquelles et à la chirurgie réparatrice. Certains facteurs sont reconnus comme influençant de façon péjorative le résultat esthétique : la surcharge pondérale, un volume mammaire très important ou au contraire des seins de très petite taille, une localisation tumorale dans les quadrants inférieurs, un rapport volume de la tumorectomie/volume du sein élevé. La radiothérapie et la chimiothérapie potentialisent les effets délétères de la chirurgie par le biais de la rétraction, de la fibrose, de l’induration. Les résultats du traitement conservateur se dégradent également dans le temps par majoration de l’asymétrie mammaire due à une fréquente prise de poids. Les séquelles du traitement conservateur peuvent associer, à des degrés divers, les déformations élémentaires suivantes : asymétrie mammaire, amputation de la plaque aréolomamelonnaire, rétraction cicatricielle et altérations cutanées, déformations et désorientations aréolomamelonnaires, aboutissant à des déformations mineures, voire majeures du sein. Il faut également prendre en compte l’existence de troubles sensitifs après traitement conservateur à type d’hypoesthésies, de dysesthésies ou de réelles douleurs. Le lymphœdème du sein est également une séquelle fréquente et invalidante du traitement conservateur qui est peu prise en compte mais concernerait un nombre important de patientes. La chirurgie conservatrice du cancer du sein peut également entraîner des séquelles psychologiques par atteinte de l’intégrité corporelle, de la féminité, de la sexualité, parfois perçues de façon aussi intenses qu’après mastectomie. Les modifications radiologiques sont importantes à connaître afin de réaliser le diagnostic différentiel d’une éventuelle récidive. Elles sont de quatre types : augmentation de la densité mammaire, distorsion architecturale dans le foyer de tumorectomie avec formation d’une cicatrice, lésions de cytostéatonécrose, apparition de microcalcifications. La prise en charge des séquelles du traitement conservateur est donc pluridisciplinaire, puisqu’il ne suffit pas de prendre en compte les séquelles esthétiques, mais aussi les versants psychologiques et sensitifs inévitablement intriqués, ainsi que l’aspect radiologique, très important chez ces patientes à risque de récidive non négligeable.