Cancer et religiosité: la connaissance de la maladie affecte-elle le degré de la foi en Dieu?
Auteurs : Maalouf A1, Sleilati G, Sarkis RObjectif : Mesurer l'influence de la connaissance de sa maladie cancéreuse sur le degré de la foi religieuse chez le patient. Méthode : Interrogatoire auprès de 117 patients ayant une maladie cancéreuse admis au service d'oncologie de l'Hôtel Dieu de France durant la période allant du 24 Novembre 2005 au 1er Décembre 2005, et remplissage d'une version arabe du questionnaire du SCSORF : plus le score à ce questionnaire s'élève, plus il indique un haut degré de foi. Résultats : On a retrouvé un score plus élevé chez les patients qui sont au courant de leur maladie que ceux qui ne le sont pas (p < 0,001), plus élevé chez les femmes que les hommes (p < 0,05), plus élevé chez les Musulmans que les Chrétiens (p < 0,01) mais les Chrétiens avaient un score plus élevé à la question du confort dans la foi (p < 0,001), plus élevé chez les patients avec rechute de leur maladie que ceux sans rechute (p < 0,01), plus élevé chez les patients qui ne prenaient pas de benzodiazépines que ceux qui en prenaient (p < 0,05). On a aussi retrouvé une corrélation positive entre le niveau d'éducation et la connaissance de la maladie (p < 0,05), corrélation positive entre la durée depuis le diagnostic et la fréquence de la prière (p < 0,05) et une corrélation négative entre le niveau d'éducation et la préférence d'être en groupe avec des personnes de la même foi (p < 0,05). Conclusion: Cette étude est la première à démontrer que connaître son diagnostic de cancer est un facteur qui augmente le degré de la foi religieuse, indépendamment du stress mondain que vit le patient. Cela souligne l'importance de la foi du patient pour un meilleur contrôle des symptômes de la maladie ou des effets secondaires des traitements, avec une réduction de l'usage des benzodiazépines.