Les traumatismes fermés de la cheville sans fracture constituent un motif très fréquent de consultation aux urgences. Leur évolution est généralement simple et sans conséquence. De façon exceptionnelle, ces traumatismes peuvent cependant s'associer à des lésions artérielles. Cette observation rapporte un de ces cas comportant une lésion artérielle grave après un traumatisme apparemment bénin de la cheville. Le mécanisme était une flexion dorsale forcée lors d'un accident de la voie publique, sans lésions ostéo-articulaires apparentes. Les lésions artérielles étaient constituées d'une interruption de l'artère tibiale postérieure entraînant une ischémie subaigüe du pied. Le diagnostic n'a été fait qu'au 17^e jour post-traumatique. La revascularisation n'a pas été possible avec des difficultés thérapeutiques qui ont conduit à la nécessité d'une amputation de jambe. Cette observation témoigne des difficultés qui, comme le montre l'analyse de la littérature, sont habituelles conduisant souvent à des retards diagnostiques et des préjudices parfois importants. Du fait de sa gravité fonctionnelle, cette complication rarissime des traumatismes apparemment bénins de la cheville mérite d'être connue.