IntroductionPlusieurs enquêtes ont montré que la circulation extracorporelle (CEC) était associée à des complications augmentant la morbidité et la mortalité de la chirurgie cardiaque. En 2004, la Haute Autorité de santé (HAS) et le Collège français de perfusion ont rédigé des recommandations concernant le monitorage et les dispositifs de sécurité de la CEC.ObjectifsLes objectifs étaient de : (i) mesurer, peu après leur publication, la différence entre ces recommandations et la pratique de la CEC ; (ii) analyser type, fréquence et conséquences des incidents de la CEC pour l'année 2005.Type d'étudeEnquête rétrospective.MéthodesQuestionnaire, contenant 62 items, envoyé aux 66 centres de chirurgie cardiaque français.RésultatsCinquante-sept centres effectuant 34 496 CEC (taux de réponse 86 %) ont répondu au questionnaire. Il existait une différence importante entre les recommandations de la HAS et l'utilisation des dispositifs de monitorage et de sécurité de la CEC. Un incident est survenu pour 198 CEC, un décès pour 4864 CEC, une complication avec séquelles pour 11 349 CEC (séquelles ou décès 1/3220 CEC). Les incidents les plus fréquents étaient : les effets adverses à la protamine (1/1702), les dissections au site de canulation artérielle (1/1792) et la coagulation du circuit de CEC (1/4864).ConclusionCette enquête démontre qu'un effort important doit être fait pour combler l'écart entre recommandations de la HAS et pratique de la CEC. L'analyse des incidents de CEC suggère qu'à l'exception des effets adverses à la protamine, les autres complications de la CEC pourraient être prévenues par une amélioration du monitorage.