Fasciite à éosinophiles survenue secondairement à une infection par Borrelia burgdorferi.
Auteurs : Belot V1, Mulleman D, Perrinaud A, Abdallah-Lotf M, Machet MC, Machet LIntroduction. La fasciite à éosinophiles associe un aspect sclérodermiforme de la peau, une hyperéosinophilie et une atteinte des fascias constatée à l'imagerie par résonance magnétique (IRM) et par l'examen histologique. L'étiologie est inconnue mais quelques observations ont suggéré une origine infectieuse. Nous rapportons l'association d'une fasciite à éosinophile à une infection à Borrelia burgdorferi. Observation. Un homme de 54 ans consultait pour un oedème induré et un enraidissement des mollets associés à un oedème de la main gauche et de la face dorsale des doigts évoluant depuis 4 mois et apparus après une morsure de tique sur le dos du pied gauche. Il y avait une hyperéosinophilie à 1 010/mm3 et un syndrome inflammatoire modéré. La sérologie de la maladie de Lyme était positive par les méthodes ELISA et Western Blot. Le diagnostic de fasciite à éosinophiles était conforté par l'aspect en IRM et affirmé par l'examen histologique d'une biopsie cutanéo-musculaire du mollet. La présence de B. burgdorferi n'a pas été recherchée dans le tissu atteint. Discussion. Il s'agit d'une fasciite à éosinophiles associée à une infection par B. burgdorferi sensu lato. Il peut s'agir d'une association fortuite mais la piqûre de tique ayant précédé le début des signes de fasciite, il peut y avoir un lien de causalité. Des cas similaires ont été décrits dans la littérature avec notamment mise en évidence du spirochète au sein du tissu atteint. La fréquence de la fasciite à éosinophiles reste rare en regard de la prévalence de l'infection en zone d'endémie. On peut cependant supposer que chez certains malades, peut-être génétiquement prédisposés, l'infection par B. burgdorferi puisse être à l'origine de fasciites.