Deux médicaments de même imputabilité dans une toxidermie (deux cas): limite des tests épicutanés?
Auteurs : Dellestable P1, Weber-Muller F, Tréchot P, Vernassière C, Schmutz JL, Barbaud AIntroduction. Pour la première fois, deux observations nous permettent de souligner qu'en cas de toxidermie au cours d'un traitement associant deux médicaments, un test positif à l'un des deux n'autorise pas la reprise sans surveillance du second. Observations. Un homme avait eu une urticaire après un traitement par pristinamycine puis ceftriaxone. Les tests épicutanés auxsynergistines étaient tous positifs, les patch-tests, prick-tests et intradermo-réactions aux bêtalactamines étaient négatifs. Le test de provocation oral (TPO) à la ceftriaxone était positif. Une femme développait sous spiramycine un exanthème maculopapuleux lentement régressif malgré une substitution par céfixime et corticothérapie. Les patch-tests, prick-tests et intradermo-réactions aux macrolides et bêtalactamines étaient négatifs. Le TPO au céfixime était positif; mais le TPO avec la spiramycine l'était également. Discussion. Une sensibilisation à deux antibiotiques sans parenté chimique peut survenir lors de la même toxidermie sans notion de sensibilisation antérieure à ces classes médicamenteuses. Les mécanismes en cause dans ce phénomène restent à discuter. Ces observations soulignent que tout médicament suspect lors d'une toxidermie nécessite une réintroduction sous surveillance hospitalière, même si des tests cutanés ou TPO étaient positifs avec d'autres médicaments pris simultanément.