L'Assistance médicale à la procréation (AMP) dans le cadre du risque viral (ici le VIH) est proposée en France depuis 2001 aux couples dont l'un ou les deux partenaires sont infectés par le VIH. Les couples doivent répondre aux conditions générales d'accès à l'AMP mais également aux critères spécifiques liés à l'infection par le VIH et à la réduction des risques de transmission au partenaire et à l'enfant à naître. Cette prise en charge est pluridisciplinaire et rassemble les spécialistes de l'AMP : gynécologues–obstétriciens et biologistes de la reproduction, psychologues ou psychiatres spécialisés, médecins spécialistes du VIH et des hépatites virales, virologues et leurs équipes. L'organisation du circuit de prise en charge clinique et biologique et des prises de décision doit être très fonctionnelle pour ne pas alourdir un parcours déjà complexe et aboutir à une réponse concrète pour les couples. Le rôle de l'infectiologue est multiple : il doit informer les couples suivant le statut VIH de chacun, en particulier rappeler les mesures de surveillance et de traitement d'une future grossesse pour réduire le risque de transmission à l'enfant pour les femmes infectées par le VIH et les contraintes des bilans spermatiques pour les hommes. Il doit évaluer l'évolutivité de l'infection VIH, l'indication ou la nécessité de modifier un traitement antirétroviral. Éventuellement, intervenir sur des échappements thérapeutiques ou des mises sous traitement avant AMP afin de ne pas éconduire les couples pour des critères immunovirologiques. Enfin, l'infectiologue doit présenter aux spécialistes de la reproduction une synthèse des évaluations et conduite à tenir tenant compte des situations individuelles permettant la prise en charge en AMP de façon individualisée et sereine par rapport aux craintes et contraintes liées au VIH.