ObjectifLa prise en charge des femmes enceintes toxicomanes par une équipe multidisciplinaire permet de réduire les risques sociaux et médicaux. Le but de notre travail a été d'étudier l'évolution de la toxicodépendance des patientes suivies par la Cellule parentalité et usage de drogues (CPUD) de Montpellier.MéthodesCette étude était prospective et descriptive, elle a duré 5 ans (mars 1997 à décembre 2002). Les critères d'inclusion étaient : dépendance aux opiacés, grossesse en cours, suivi par la CPUD au minimum pendant 15 jours, accouchement au CHU de Montpellier. Les mesures effectuées ont porté sur l'adhésion au suivi, la prise de drogue, les paramètres socioéconomiques, obstétricaux et néonataux.RésultatsCent quatorze patientes ont été incluses dans l'étude. Les médecins généralistes prescrivaient le plus souvent les traitements de substitution (64/89) et en particulier la buprénorphine haut dosage (70/105), ce traitement était mésusé dans plus d'un quart des cas (28/105) et 78 patientes mélangeaient plusieurs substances psychoactives. La consommation d'héroïne au cours du suivi a diminué significativement (p < 0,01). Le terme moyen d'accouchement était de 38,5 semaines d'aménorrhée. Un syndrome de sevrage néonatal touchait 89/103 enfants. Il n'y a eu aucun abandon de l'enfant pendant la période d'observation.ConclusionUn suivi multidisciplinaire et un soutien psychosocial ont permis de diminuer les complications de la dépendance aux opiacés, alors que le dispositif de prescription de la substitution par les médecins était peu encadré.