ProposLa non-pertinence hospitalière correspond à l'inadaptation entre besoin des patients et technicité d'une unité de soins. Le nombre de prises en charge en gériatrie aiguë augmentant, l'étude du taux de non-pertinence et de ses causes dans ce contexte paraît intéressante.MéthodesLes patients ont été inclus consécutivement dans deux services de gériatrie aiguë : des variables médicales et socioéconomiques ont été relevées, la pertinence des journées d'hospitalisation a été évaluée par la version française de l'Appropriateness Evaluation Protocol et le protocole d'analyse des causes de non-pertinence. Les facteurs de risque de journée non pertinente durant un séjour ont été recherchés. L'influence des variables indépendantes sur le risque de non-pertinence hospitalière a été évaluée par un modèle de régression logistique.RésultatsSeuls l'existence de troubles cognitifs et le lieu d'hospitalisation ont été retrouvés comme facteurs explicatifs. Le classement de la non-pertinence par cause est similaire dans les deux services (> 25 % des journées non pertinentes sont expliquées par le choix du patient ou de sa famille) mais avec des taux statistiquement différents, notamment pour les causes liées à l'attente d'une admission dans un service de soins à moyen ou long terme et pour l'attente d'une prestation réalisée en dehors de l'établissement d'accueil du patient.ConclusionL'accès à une structure d'aval est la première cause de non-pertinence hospitalière. L'importance du choix du patient ou de sa famille comme cause de non-pertinence des journées d'hospitalisation semble être une spécificité de la gériatrie. En outre, pour développer une démarche de réduction de la non-pertinence hospitalière, la problématique des troubles cognitifs devra être au premier plan.