L’impact cardiovasculaire des anti-inflammatoires non stéroïdiens et la mortalité cardiovasculaire plus élevée au cours des rhumatismes inflammatoires imposent une évaluation rigoureuse du risque cardiovasculaire chez les patients ayant une maladie rhumatismale.De larges études épidémiologiques ont permis l’identification de facteurs de risque des maladies cardiovasculaires tels que l’âge, le sexe masculin, les antécédents familiaux (infarctus, accident vasculaire cérébral), la consommation de tabac, l’hypertension artérielle systolique, l’insuffisance rénale, l’hypercholestérolémie, le diabète, la sédentarité, l’obésité et l’hypertrophie ventriculaire “électrique”.Des équations permettent l’évaluation du risque cardiovasculaire absolu à l’échelon individuel, qui correspond au risque de survenue d’un accident cardiovasculaire dans les 10 ans à venir chez un individu selon le nombre et l’importance de chacun de ses facteurs de risque. Il a été démontré que la correction d’un ou plusieurs facteurs de risque réduit le risque cardiovasculaire global, justifiant les stratégies d’évaluation de ce risque pour définir des seuils d’intervention thérapeutique.L’impact propre d’un traitement anti-inflammatoire au long cours ou d’une maladie inflammatoire comme la polyarthrite rhumatoïde n’a pas fait l’objet d’étude épidémiologique spécifique permettant d’inclure ces éléments au sein d’une équation d’estimation du risque cardiovasculaire. Néanmoins, l’introduction d’un traitement anti-inflammatoire, susceptible d’accroître le risque cardiovasculaire d’un patient, justifie certainement une évaluation du risque cardiovasculaire absolu.