Nos connaissances sur les cellules souches (CS) humaines, embryonnaires ou adultes, se sont considérablement enrichies au cours de ces dernières années, parfois de manière inattendue, et elles ouvrent de fascinantes perspectives en thérapie cellulaire. On sait depuis longtemps que des CS assurent le renouvellement permanent des lignées hématopoïétiques, de l'intestin ou de la peau tout au long de la vie, mais on en a identifié dans beaucoup d'autres tissus. Toute la question aujourd'hui est de déterminer si dans le cerveau, le muscle, ou le cœur, l'on peut les activer à des fins de réparation tissulaire. L'absence de risque et leur possible utilisation en situation autologue font des CS adultes un produit thérapeutique attractif, mais les obstacles à surmonter sont considérables : nombre limité, faible expansion, perte de potentiel avec l'âge entre autres. Les chercheurs sont donc devant un double défi : mieux comprendre la fonction physiologique de ces CS tissulaires adultes, et surtout déterminer comment conférer à ces CS un rôle thérapeutique dans des maladies actuellement sans solution. C'est pourquoi l'identification encore très controversée dans les tissus adultes ou fœtaux de CS ayant un potentiel très vaste pluripotent a suscité beaucoup d'espoir. À moins qu'on ne puisse reprogrammer ces cellules adultes en CS embryonnaires, une fiction devenue réalité chez la souris.