ButLe but de cette étude était d'identifier une population de grossesses à bas risque de morbidité néonatale sévère. Cette population pourrait être candidate à un accouchement en maison de naissance.Population et méthodesL'étude a été rétrospective et a concerné tous les enfants nés vivants en Bourgogne, de janvier 2000 à décembre 2003. Les grossesses à bas risque de morbidité néonatale ont été définies sur 15 critères obstétricaux présents dans la base de données informatisée du réseau périnatal régional. L'incidence des affections néonatales sévères dans les groupes à bas et haut risque a été estimée à partir des marqueurs suivants : le décès postnatal, la présence de lésions neurologiques graves (encéphalopathies anoxo-ischémiques, convulsions, méningites, hémorragies intraventriculaires de grade 3–4 et leucomalacies périventriculaires kystiques chez le prématuré), l'intubation trachéale, la nécessité d'une ventilation mécanique et l'hospitalisation en réanimation néonatale.RésultatsL'incidence des marqueurs d'affections néonatales sévères était de 0,34 % [IC 95 % : 0,29–0,40] dans le groupe à bas risque maternel (n = 46 345) et de 5,6 % [IC 95 % : 5,3–5,9] en cas de risque obstétrical (n = 24 961 ;p < 0,0001). Les affections présentées par les nouveau-nés issus de grossesses à bas risque étaient principalement des détresses respiratoires (29,8 %), des cardiopathies congénitales (17,9 %) et des asphyxies périnatales (15,3 %).ConclusionMême si les critères de sélection des grossesses à bas risque sont associés à une faible incidence de la morbidité néonatale sévère, la morbidité résiduelle devra être prise en compte dans l'organisation des maisons de naissance.