•Pour analyser les fistules urogénitales au Burkina Faso en vue de la mise en place d'un programme national, une étude transversale à visée quantitative et qualitative en janvier 2004 a été réalisée dans les formations sanitaires de référence. L'étude quantitative a analysé les données disponibles sur les années 2001, 2002 et 2003. L'étude qualitative a permis d'interviewer des femmes vivant avec la fistule et les responsables des services de santé. Au cours des 3 ans sur environ 1500 000 accouchements attendus dans le pays, 347 cas de fistules ont été identifiés soit un taux d'incidence de 23,1 pour 100 000 accouchements (IC à 95% 20,8 - 25,7). Les femmes avec fistules étaient jeunes et surtout sans emploi rémunéré avec des antécédents de dystocie à l'accouchement. Les fistules étaient le plus souvent récentes, de tailles petites ou moyennes et localisées au niveau de la cloison vésico-vaginale. Les résultats de la chirurgie étaient marqués par un taux d'échec de l'ordre de 17,5%. Quatre femmes sur 12 interviewées ont déclaré avoir été abandonnées par le conjoint. Sur 47 hôpitaux visités, seulement 4 avaient un personnel qualifié pour la réalisation de la prise en charge quotidienne des fistules. Une organisation non gouvernementale aidait les patientes pour l'obtention de soins. Un atelier national de validation a permis de faire des propositions pour l'amélioration de la situation. Les résultats montrent la nécessité de la mise en place d'un programme national qui devrait être évalué pour voir les acquis obtenus après cette étude.