Bilan et perspectives des cultures vivrières dans les pays du Sahel
Auteurs : Egg J1, Wade IVingt-cinq ans après le lancement des politiques d'ajustement structurel et de libéralisation des économies, quelles sont les perspectives des cultures vivrières dans les pays du Sahel ? Le bilan abordé dans cet article fait contraster deux filières qui font l'objet d'un traitement très différent sur le plan économique : celle des céréales, fortement encadrée par l'État, d'une part, et celle de l'oignon, dont la croissance a été essentiellement liée à l'augmentation de la demande dans les grands centres urbains, d'autre part. L'accroissement de la production de céréales a été accompagné de profondes modifications d'ordre structurel, avec une plus grande efficacité et une meilleure intégration du marché à l'échelle régionale. Mais l'évolution, les fluctuations et la hausse des prix des céréales entravent l'approvisionnement des plus démunis. Différentes trajectoires peuvent être clairement contrastées dans les deux secteurs. Le Mali, qui a mis en place une politique de réforme du marché des céréales et de libéralisation de la filière riz, doit concilier dans le même temps l'amélioration de la compétitivité de sa filière céréales et l'accès à ces dernières pour les consommateurs à bas revenus. Le Niger est confronté à la vulnérabilité d'une grande partie des foyers ruraux. Après la dévaluation du franc CFA, la production d'oignon a connu une croissance spectaculaire au Sénégal en réponse à la demande croissante du marché urbain. Essentiellement destinée aux pays voisins, celle du Niger a progressé beaucoup plus lentement. Dans les deux cas, néanmoins, la régulation de la concurrence des importations d'oignon en provenance d'Europe constitue un enjeu primordial pour le développement des deux filières.