ObjectifDévelopper un modèle animal d'infection de prothèses afin de comparer l'infectiosité in vivo de biomatériaux utilisés en chirurgie vaginale.Matériel et méthodesTrente-six prothèses de poly(lactique acide) contenant 94 % de forme L (PLA94) ont été implantées dans un modèle de hernie abdominale incisionnelle chez le rat Wistar. Une inoculation bactérienne était pratiquée après implantation en utilisant trois souches d'Escherichia colide virulence variable, à deux concentrations différentes et à deux périodes d'inoculation différentes (peropératoire et à 48 heures). Toutes les prothèses ont été explantées au 30ejour postopératoire, au moment du sacrifice des animaux. Des analyses bactériologiques, microscopiques et histologiques ont été pratiquées. Parallèlement, trois matériaux utilisables en chirurgie vaginale (polypropylène [PP] tricoté, polypropylène soudé à chaud [Uratape®], poly[éthylène térephtalate] [PTFE] enduit de polyuréthane) ont été testés en suivant ce protocole et comparés au PLA94.RésultatsToutes les prothèses inoculées étaient encore infectées à 30 jours avec la même souche d'E. coli. L'infectiosité des prothèses était significativement différente en fonction de la virulence de la souche inoculée (p = 0,005) et de la quantité de l'inoculat bactérien (p < 0,001). Ainsi, les prothèses de PLA94étaient significativement moins infectées comparées aux trois autres prothèses (p = 0,0081). L'infectiosité la plus importante a été démontrée pour les prothèses de PTFE et de PP soudé à chaud. Sur le plan histologique, les prothèses de PLA94généraient la réaction inflammatoire la plus faible.Discussion et conclusionUn modèle animal d'infection de prothèse nous a permis de comparer in vivo la résistance à l'infectiosité de différents biomatériaux utilisés en chirurgie vaginale et de démontrer l'intérêt de l'utilisation des prothèses de PLA94.