IntroductionLes complications neuromusculaires du patient transplanté sont fréquentes et contribuent à la morbidité et à la mortalité. Leur expression clinique est polymorphe et leur physiopathologie complexe.État des connaissancesCertaines atteintes musculaires et du système nerveux périphérique sont liées aux modifications de la modulation immunitaire qui apparaissent après la greffe ou sont consécutives à la toxicité des traitements immunosuppresseurs. Les polyradiculoneuropathies inflammatoires démyélinisantes chroniques et aiguës ainsi que les myopathies toxiques liées au traitement par inhibiteurs de la calcineurine font partie de ce groupe. En revanche, d’autres complications neuromusculaires sont le résultat d’une affection dysimmunitaire systémique évoluant dès avant la greffe ou compliquant la transplantation. Il s’agit en particulier des myopathies inflammatoires et de la myasthénie auto-immune liées à une maladie du greffon contre l’hôte ou bien encore des atteintes du système nerveux périphérique liées à un syndrome lymphoprolifératif ou à une infection chronique par les virus de l’hépatite C ou de l’hépatite B. Enfin, certaines atteintes neuromusculaires comme la compression ou l’étirement d’un nerf périphérique ou d’un plexus sont fréquemment observées dans un contexte post-opératoire mais ne sont pas spécifiques du patient greffé.ConclusionCette revue est consacrée au diagnostic, à la prise en charge, au pronostic et à la physiopathologie des complications neuromusculaires spécifiques et non spécifiques observées chez le patient transplanté.