IntroductionLes altérations du métabolisme phosphocalcique ont une conséquence sur la surmortalité des patients en hémodialyse. Les récentes recommandations de la NKF sur les K/DOQITMsemblent particulièrement difficiles à atteindre. Une nouvelle stratégie est progressivement mise en place pour les atteindre dans l'unité de dialyse sur une période de 36 mois de janvier 2002 à décembre 2004.MéthodesPar rapport à la période antérieure la stratégie thérapeutique est modifiée en privilégiant les chélateurs du phosphore sans calcium ni aluminium, en augmentant la prise orale de dérivés de la vitamine D, et en ne donnant des sels de calcium qu'en complément d'apport. Soixante patients présents pendant toute la durée de l'étude ont été évalués trois fois par an sur les quatre paramètres des K/DOQITM, ainsi que sur l'hémoglobine, la réserve alcaline, le Kt/V, le cholestérol total et le HDL cholestérol.RésultatsAu début de l'étude 7 % des patients répondaient aux quatre critères du métabolisme phosphocalcique. Sous la nouvelle stratégie 13, puis 21 et 35 % des patients répondent aux critères. Les apports de calcium sont passés de 100 g par mois et par patient à 28 g par mois, et par patient de calcium-élément. Les apports d'alfacalcidol oral sont passés de 3,3 μg par mois et par patient à 18,3 μg par mois, et par patient. À la fin de l'étude 60 % des patients étaient sous sevelamer à la dose moyenne de 4800 mg/jour. Le taux d'hémoglobine est stable, la réserve alcaline s'abaisse en raison d'apports de carbonate de calcium moindres. Sous statines le rapport cholestérol total/HDL cholestérol s'abaisse à 3,3.ConclusionUne modification de la stratégie thérapeutique permet à un plus grand nombre de patients de répondre aux recommandations des K/DOQITMavec l'espoir d'une moindre mortalité et morbidité cardiovasculaire.