Génétique moléculaire de MTHFR: les polymorphismes ne sont pas tous bénins.
Auteurs : Leclerc D1, Rozen R>Les polymorphismes génétiques résultent de mutations communes habituellement ignorées par beaucoup de chercheurs car elles sont souvent bénignes. Toutefois, certains polymorphismes ne sont pas sans conséquence sur la santé, comme l'illustre bien le variant 677C → du gène de la 5,10-méthylène tétrahydrofolate réductase (MTHFR). La MTHFR est une importante enzyme régulatrice du métabolisme des folates (dérivés de l'acide folique/vitamine B9) et de l'homocystéine. Au cours de la récente décennie, de nombreux travaux ont considérablement amélioré notre compréhension des anomalies de MTHFR qui causent, selon la nature de la variation, l'homocystinurie classique ou une légère hyperhomocystéinémie. Le clonage de MTHFR par notre groupe a d'abord permis l'identification de mutations graves qui sont particulières aux familles de patients homocystinuriques souffrant d'une hyperhomocystéinémie prononcée. Par la suite, le polymorphisme 677C→T a été caractérisé comme un variant produisant une enzyme thermolabile dont l'activité est restreinte. Ce polymorphisme est la cause génétique la plus fréquente d'hyperhomocystéinémie et risque de constituer l'un des facteurs qui participent à certaines affections multifactorielles, comme les maladies cardiovasculaires. Cet article a pour objectif de résumer les connaissances portant sur le gène MTHFR et ses mutations, ainsi que sur les découvertes accomplies en utilisant des souris déficientes en MTHFR.