IntroductionLes occlusions veineuses rétiniennes (OVR) sont une cause fréquente de baisse visuelle plus ou moins profonde. Bien que cette affection soit connue de longue date, sa prise en charge reste toujours controversée. Nous rapportons les cas de 5 patients (6 yeux) qui ont tous présenté une OVR survenue sous traitement anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire.ObservationsIl s’agissait d’une occlusion de la veine centrale de la rétine chez 2 patients, d’une occlusion de branche veineuse rétinienne chez 2 patients et d’une occlusion de la veine centrale de la rétine bilatérale chez 1 patient. Trois patients étaient traités par anti-vitamine K (AVK) dans le cadre d’une thrombophilie pour deux d’entre eux et d’une cardiomyopathie pour le dernier ; les deux autres patients recevaient des antiagrégants respectivement pour une fibrillation auriculaire et pour une greffe cardiaque. Tous les patients ont eu une photocoagulation rétinienne en raison d’une ischémie rétinienne marquée. Un seul œil a évolué vers un glaucome néovasculaire.DiscussionLes médicaments qui permettent de fluidifier le sang sont utilisés de plus en plus fréquemment et pour différentes indications. Ainsi, les cas cliniques et les petites séries rapportant l’apparition d’OVR sous traitement par AVK et/ou antiagrégants plaquettaires à doses efficaces, la mesure de l’International Normalized Ratio (INR) permettant de s’assurer de la bonne observance, se sont multipliés. Il semblerait donc que ces traitements n’empêchent pas la survenue de telles complications vasculaires au niveau de la microcirculation rétinienne.ConclusionLes traitements par AVK ou antiagrégants plaquettaires constituent uniquement des traitements étiologiques des facteurs de risques de l’athérosclérose ou des pathologies systémiques associées aux OVR. Ces 5 cas démontrent qu’un traitement à visée hypo- ou anticoagulante n’empêche pas la survenue d’une OVR grave. Une étude prospective est donc nécessaire afin de juger de leur intérêt en prévention des OVR.