IntroductionLa littérature internationale fait rarement allusion aux mensurations de l’œil du sujet africain de race noire. Aussi, les différents modèles dans lesquels les éléments de biométrie sont utilisés comme paramètres méritent d’être reconsidérés car ils ne correspondent peut-être pas réellement à l’œil du sujet de race noire de notre région. L’étude permet de disposer de mensurations vraies chez le sujet de race noire vivant en Côte d’Ivoire. Elle permet aussi d’émettre des hypothèses en extrapolant sur le rôle des mensurations dans des pathologies comme le glaucome.Matériel et méthodeL’étude a porté sur 325 yeux de 217 patients dont 104 hommes et 113 femmes. Tous les patients ont eu une kératométrie et une échobiométrie oculaire. La profondeur de la chambre antérieure, l’épaisseur du cristallin et la longueur axiale totale ont été mesurées au biomètre ultrascan par la méthode de contact en échométrie A.RésultatsLa kératométrie moyenne est significativement plus élevée chez la femme (43,99 dioptries ± 1,62 contre 43,46 dioptries ± 1,45). La chambre antérieure est plus profonde chez l’homme (2,69 mm ± 0,54 contre 2,53 mm ± 0,48). L’œil de l’homme est plus long avec une longueur axiale de 23,26 mm ± 1,07 contre 22,56 mm ± 0,90.ConclusionL’étude montre une différence biométrique significative entre les yeux de l’homme et la femme d’une part, et d’autre part entre les yeux du sujet de race noire et celui de race blanche. Les raisons de ces différences sont multiples et pourraient être d’ordre constitutionnel, socio-économique et technique (appareillage). Si l’on peut imaginer un implant standard de puissance différente entre le noir et le blanc, peut-on supposer de même que la biométrie du sujet noir africain le prédispose plus à une affection comme le glaucome ? Des études plus importantes pourraient répondre à cette question.