ContextePour un dépistage rigoureux des cancers, il faut évaluer le risque de cancer, principalement par la recherche d'antécédents néoplasiques familiaux, et connaître les dates et résultats d'éventuels examens de dépistage antérieurs. Ces données doivent être colligées dans le dossier médical et régulièrement actualisées. Nous avons proposé à des médecins généralistes (MG) une auto-évaluation de leurs dossiers médicaux, pour les inciter à améliorer la tenue de leurs dossiers et à s'impliquer dans le dépistage des cancers du sein, du col de l'utérus et du côlon-rectum.MéthodesLes MG volontaires de 6 groupes de pairs ont chacun auto-évalué les dossiers médicaux de 20 patients consécutifs, 10 femmes et 10 hommes, âgés de 40 à 74 ans.RésultatsTrente-sept MG ont évalué 736 dossiers. L'existence d'antécédents familiaux de cancer était renseignée dans la moitié des dossiers. La réalisation d'une recherche de sang occulte dans les selles était mentionnée dans 51,2 % des dossiers et 40,2 % en précisaient la date. La réalisation d'une mammographie était mentionnée dans 62,7 % des dossiers mais seuls 27,9 % étaient complets (antécédents familiaux renseignés, mammographie réalisée, date et résultat colligés). La réalisation d'un frottis cervical était mentionnée dans 44,2 % des dossiers mais seuls 25,9 % étaient complets. Les taux de dossiers complets variaient de 0 à 100 % selon le cancer étudié et selon les MG.ConclusionLa qualité des dossiers de médecine générale est insuffisante pour une gestion rigoureuse des dépistages des cancers. À l'heure de la généralisation des dépistages des cancers, le recueil et l'actualisation des informations sur l'histoire familiale et les examens de dépistage passés doivent être améliorés dans les dossiers de médecine générale.