ObjectifLes principaux facteurs étudiés pouvant expliquer le contrôle insuffisant de la pression artérielle dans la population sont liés soit au traitement (activité pharmacologique, modalités d'associations), soit au patient (observance). Le but original de cet observatoire était de rechercher les facteurs qui pourraient freiner les objectifs de réduction tensionnelle que fixe chaque médecin pour son patient hypertendu.MéthodesPour cette étude, 2 024 médecins généralistes ont inclus 6 031 patients hypertendus non contrôlés – pression artérielle (PA) > 140/90 mmHg – âgés de plus de 18 ans.RésultatsL'âge moyen des patients de la cohorte composée de 42,9 % de femmes, et de 42 % d'actifs, était de 60 ± 12 ans. Les PA systoliques étaient en moyenne de PAS = 160,8 ± 11,8 mmHg, les PA diastoliques de PAD = 93,3 ± 8,4 mmHg. Les objectifs tensionnels fixés par les médecins (136,5 ± 5,6 mmHg) étaient conformes aux recommandations. Cependant, les praticiens ne se donnaient pas complètement les moyens d'obtenir ces objectifs. Une monothérapie était le plus souvent utilisée et surtout, paradoxalement plus la PA et l'index de masse corporelle étaient élevés, plus l'objectif tensionnel était élevé. L'existence d'un diabète et d'une microalbuminurie incitait le médecin à fixer des objectifs tensionnels plus bas. À l'inverse, contrairement aux recommandations, l'insuffisance rénale n'était pas prise en compte dans la décision thérapeutique.ConclusionSi l'on veut améliorer la prise en charge thérapeutique de l'HTA, et continuer à en limiter les conséquences sur la morbimortalité cardiovasculaire et rénale, il faut faire un effort de formation auprès des professionnels de santé et/ou prévoir des actions incitatives.