ObjectifsAméliorer et revalider la règle de Nigrovic considérée comme le meilleur outil permettant de distinguer aux urgences les méningites bactériennes (MB) et les méningites virales (MV) de l'enfant. Cette règle suggère une cause virale en l'absence de tous les critères suivants : convulsions, neutrophiles sanguins supérieurs ou égaux à 10 000/mm3, coloration de Gram du liquide céphalorachidien (LCR) positive, protéinorachie supérieure ou égale à 0,8 g/l ou neutrophiles dans le LCR supérieurs ou égaux à 1000/mm3.MéthodesTous les enfants hospitalisés pour une MB de 1995 à 2004, ou une MV de 2000 à 2004 ont été inclus et répartis au hasard dans une population de construction (n = 111 ; 14 MB) et de validation (n = 57 ; 7 MB). La règle de Nigrovic a été améliorée sur la population de construction en modifiant des variables ou leurs seuils, sur la base de résultats antérieurs. La règle modifiée a ensuite été appliquée à la population de validation.RésultatsLa règle modifiée proposait de ne débuter le traitement antibiotique que si au moins 1 des critères suivants était présent : convulsions, aspect « toxique », purpura, procalcitonine supérieure ou égale à 0,5 ng/ml, coloration de Gram du LCR positive ou protéinorachie supérieure ou égale à 0,5 g/l. La règle modifiée avait une sensibilité de 100 % sur les populations de construction et de validation (intervalle de confiance à 95 % : 78–100 et 65–100 respectivement), et une spécificité de 62 et 51 % respectivement.ConclusionLa règle modifiée (appelée Meningitest®) était très sensible, spécifique et d'une grande applicabilité. Après validation externe, elle pourrait permettre d'éviter sans risque plus de 50 % des antibiothérapies a posteriori inutiles chez des enfants avec des MV.