L’immunothérapie est une voie de recherche explorée de longue date pour améliorer le pronostic des gliomes mais aucune de ces modalités n’a fait la preuve d’une efficacité clinique. La découverte des cellules dendritiques, cellules présentatrices d’antigènes indispensables à l’initiation d’une réponse immunitaire, et la possibilité de les produireex vivoa permis de développer de nouveaux protocoles d’immunothérapie. En cancérologie générale, des résultats thérapeutiques expérimentaux et cliniques encourageants ont été obtenus en utilisant ces cellules dendritiques chargées avec des antigènes tumoraux. Chez les patients porteurs de gliomes, il existe un déficit de présentation antigénique expliquant au moins en partie la difficulté d’obtention d’une réponse anti-tumorale. Cette voie de recherche est donc rationnelle. Expérimentalement, des équipes ont montré dans différents modèles de gliomes la possibilité de générer une réponse anti-tumorale en utilisant ces cellules dendritiques. Les études de phase I/II montrent la faisabilité et la tolérance de cette approche. En neuro-oncologie, l’efficacité clinique reste à démontrer et en cancérologie générale, où les travaux sont plus avancés, un certain pessimisme règne en l’absence de bénéfice clairement démontré par une étude de phase III. Toutefois, ces cellules dendritiques constituent un réseau complexe, partiellement décrypté, pouvant avoir des actions inverses (immunotolérance ou réponse immunitaire), et de nombreux paramètres conditionnant leur efficacité restent encore à investiguer avant de pouvoir conclure définitivement. Il est toutefois logique de penser que cette approche d’immunothérapie serait indiquée chez les patients en maladie résiduelle mineure pour prévenir ou retarder la rechute tumorale. Une synthèse des données actuelles concernant cellules dendritiques et gliomes est présentée.