Nous avons mené une étude rétrospective ponant sur 78 cas de colite aiguë grave répartis en 51 maladies de Crohn et 27 rectocolites hémorragiques. Le diagnostic de colite aiguë grave se basait sur l'existence des critères clinico-biologiques de Truelove et Witts et/ou des signes endoscopiques de gravité. Une mauvaise réponse au traitement corticoïde a été retrouvée chez 35 malades (45%). Chez l'ensemble des patients, les facteurs prédictifs d'échec du traitement en analyse univariée étaient le diagnostic de rectocolite hémorragique, un nombre de selles sanglantes supérieur ou égal à 6 par 24 heures, une valeur de la C-réactive protéine initiale inférieure à 25 mg/l, la présence d'une mise à nu de la musculeuse, l'absence de diminution de la vitesse de sédimentation de plus de 50% de sa valeur initiale à J3 de traitement, l'absence de diminution de la C-réactive protéine de plus de 50% de sa valeur initiale à J3 de traitement, et une durée du traitement corticoïde plus courte. En analyse multivariée, les facteurs indépendants associés à une mauvaise réponse au traitement corticoïde étaient un nombre de selles sanglantes supérieur ou égal à 6 par 24 heures (p=0.01 OR ajusté [IC95%] : 10.2 [1.15 - 72.06]) et une valeur de la C-réactive protéine initiale inférieure à 25 mg/l (p < 0.0001 OR ajusté [IC95%]: 3.25 12.95 - 4.31]). Au cours de la maladie de Crohn, le seul facteur indépendant associé à une mauvaise réponse au traitement corticoïde était l'absence de diminution de la C-réactive protéine de plus de 50% de sa valeur initiale à J3 de traitement (p = 0.001 OR ajusté [IC95%]: 0.79 [0.45-0.95]). L'existence de ces facteurs prédictifs permet une identification précoce des patients susceptibles de recevoir un traitement de seconde ligne.