ObjectifsLa pression artérielle est l'un des paramètres hémodynamiques les plus critiques en réanimation. Le but de cette étude est d'évaluer la fiabilité de la mesure de cette pression en évaluant la réponse dynamique du cathéter artériel au cours du temps et ceci avant l'occlusion totale du cathéter.Type d'étudeÉtude prospective observationnelle.Patients et méthodesLe coefficient d'amortissement (ξ) et la fréquence naturelle (Fn) du système du cathéter artériel ont été mesurés in vivo. La mesure de ces constantes physiques est effectuée à la mise du cathéter (T0) puis toutes les 12 heures jusqu'à l'ablation du cathéter (T19) par le test de rinçage rapide chez 61 patients. Les mesures de la pression artérielle invasive (cathéter artériel) et non invasive (oscillométrique) ont été comparées toutes les 12 heures tant que le cathéter est en place.RésultatsTout au long de la période étudiée (240 heures), les mesures de la pression artérielle moyenne par les méthodes invasive et non invasive ont été très concordantes (coefficient > 0,7). Seulement 3,39 % des cathéters avaient leurs constantes physiques (ξ et Fn) dans la zone optimale à T0 versus 66,67 % à T19. La durée maximale d'utilisation du cathéter était fortement corrélée au bon fonctionnement du cathéter (r = 0,739 ;p < 10–4). L'analyse multivariée par un modèle de Cox montre que la distance au pli (RR = 2,07 ± 0,73 ;p = 0,039) et le nombre de prélèvements sanguins (RR = 0,796 ± 0,042 ;p < 10–4) ont influencé le bon fonctionnement du cathéter.ConclusionLa mesure de la pression artérielle invasive est fiable pendant une longue durée, dépassant dix jours, en particulier lorsque cette technique sert à mesurer la pression artérielle moyenne. Chaque fois que la distance entre le site d'insertion du cathéter s'éloigne de 1 cm par rapport au pli de l'articulation radiocarpienne ou au pli de l'aine, le risque de dysfonctionnement du cathéter était double ; et à chaque prélèvement de sang par le cathéter, ce risque était diminué de 20 %.