ObjectifLa loi de bioéthique du 6 août 2004 a mis en place de nouvelles dispositions légales afin de faciliter le prélèvement d'organes sur une personne vivante, dans la perspective de lutte contre la pénurie d'organes. Nous avons cherché à évaluer la connaissance de la loi par l'ensemble des acteurs hospitaliers.MéthodeNous avons réalisé une enquête par courrier électronique interne auprès de 1 015 personnes travaillant dans un Centre hospitalier universitaire (CHU) à l'aide d'un questionnaire comportant 11 questions à réponses fermées concernant les dispositions législatives du prélèvement chez le vivant en vue de don, afin de comparer les réponses selon la profession et le service. Nous avons ajouté 2 questions concernant une opinion plus personnelle sur le don du vivant.RésultatsDeux cent quarante-cinq questionnaires ont été renvoyés. Les questions obtenant plus de 70 % de bonnes réponses concernaient les principes fondamentaux de la loi de bioéthique (consentement révocable à tout moment, prélèvement sur une personne majeure, don entre conjoints, prélèvement de moelle osseuse sur une personne mineure). Les questions obtenant moins de 50 % de bonnes réponses concernaient les nouvelles dispositions légales instaurées par la loi de bioéthique (extension du cercle de donneur potentiel, dérogations possibles concernant le prélèvement de tissus sur personnes mineures et majeures protégées). Pour les questions portant sur la procréation médicalement assistée, les bonnes réponses étaient inférieures à 30 %, comme le don de sperme ou d'ovocyte nécessitant l'accord du conjoint. Soixante-quinze pour cent des personnes interrogées avaient déjà abordé le sujet avec leurs proches et 65 % d'entre elles seraient d'accord pour donner leur rein de leur vivant, mais à la condition d'un don intra familial pour certains. Trente et un pour cent possédaient une carte de donneur d'organe.ConclusionCette enquête a permis de sensibiliser et d'informer le personnel hospitalier sur les dispositions légales concernant les prélèvements sur le vivant. Elle a pu stimuler la curiosité de chacun en vue d'une réflexion personnelle sur le don et permettre ainsi une prise de position plus générale pour le don d'organes.