Les diabètes insipides néphrogéniques sont définis physiopathologiquement par l'impossibilité de concentrer maximalement les urines, et cliniquement par une polyurie. Ils peuvent être héréditaires ou secondaires à l'hypercalcémie, l'hypokaliémie ou l'administration de lithium. La résistance du tubule collecteur à la vasopressine (ou hormone antidiurétique) peut aussi être observée dans l'insuffisance rénale chronique et les néphropathies interstitielles. Les diabètes insipides néphrogéniques héréditaires peuvent être purs, c'est-à-dire exclusivement aquarétiques, ou complexes quand la diurèse pathologique observée s'accompagne d'une natriurèse et d'autres perturbations de l'excrétion électrolytique (potassium, calcium). Les diabètes insipides néphrogéniques héréditaires purs (aquarétiques) sont secondaires, soit à la perte de fonction du récepteur V2 antidiurétique de la vasopressine (AVPR2), soit à la perte de fonction du canal à l'eau dépendant de la vasopressine, l'aquaporine 2 (AQP2). Les mutations du gèneAVPR2(Xq28) sont responsables du diabète insipide néphrogénique lié à l'X. Les mutations du gèneAQP2(12p13) sont responsables du diabète insipide néphrogénique à transmission autosomique dominante ou récessive. Les diabètes insipides néphrogéniques héréditaires complexes (aquarétiques et natriurétiques) sont observés dans les syndromes de Bartter anténataux avec hyperprostaglandinurie et dans la cystinose. Le diagnostic génétique périnatal et le traitement précoce des enfants atteints de diabète insipide néphrogénique héréditaire permettent de prévenir et de traiter les épisodes sévères de déshydratation.