IntroductionLe disulfirame est utilisé depuis la fin des années 40 lors du traitement de l’alcoolisme chronique. Ce médicament intervient dans la métabolisation de l’alcool éthylique avec pour conséquence une augmentation du taux d’acétaldéhyde, responsable d’effets désagréables, favorisant ainsi l’abstinence. Les effets secondaires décrits incluent de rares cas de neuropathies optiques bilatérales, réversibles à l’arrêt du traitement.Méthodes et observationsNous avons étudié rétrospectivement les dossiers de patients référés entre 1987 et 2005 pour investigation d’une baisse de l’acuité visuelle alors qu’ils étaient au bénéfice d’un traitement par disulfirame. Quatorze patients répondaient à ces critères (3 femmes et 11 hommes, âgés de 35 à 62 ans), mais la baisse de vision ne put être attribuée à une neuropathie optique toxique secondaire au disulfirame que dans 5 cas. Pour ces 5 patients, l’évolution de l’acuité visuelle et du champ visuel fut favorable à l’arrêt de la médication.Discussion et conclusionEn cas de suspicion de neuropathie optique toxique due au disulfirame, l’arrêt du traitement est nécessaire et le pronostic visuel est bon dans la majorité des cas, comme illustré dans notre série. L’étiologie toxique due au disulfirame en présence d’une neuropathie optique ne peut cependant être retenue qu’après avoir éliminé les autres possibilités étiologiques de baisse d’acuité visuelle.