Jusqu’à peu, les déficits hypophysaires étaient considérés comme survenant rarement dans les suites de traumatisme crânien (TC). La plupart du temps, il s’agissait de descriptions très ponctuelles de quelques cas cliniques. Pourtant, à partir des années 2000, plusieurs études ont souligné la survenue de déficits hypophysaires chez les patients survivant à leur TC. Ces déficits sont décrits parfois en phase aigüe, dans les mois qui suivent et évoluent à distance du TC. Parmi ces déficits, le déficit somatotrope a été trouvé le plus fréquemment. Cependant, la plupart de ces études ont été menées sur des populations d’effectif réduit et la description des déficits hormonaux, le plus souvent fondée sur des dosages hormonaux statiques. Les études les plus récentes ont confirmé que la description de déficits hypophysaires parmi les patients ayant vécu un TC n’était pas rare et concernait jusqu’à 50 % de la population évaluée. Cette association a également été décrite parmi les patients ayant eu une rupture d’anévrysme cérébral. Enfin des études prospectives ont permis de souligner l’extrême variabilité de l’évolution de ces patients. Compte tenu du fait qu’il s’agit le plus souvent de jeunes adultes, la description de ces déficits hypophysaires apparaît importante car elle peut contribuer à la symptomatologie décrite par ces patients et peut faire discuter une hormonothérapie substitutive appropriée qui demande à être évaluée.