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De la physiopathologie au traitement de la maladie d’Alzheimer

Auteurs : Delacourte ADate 2006 Octobre, Vol 162, Num 10, pp 909-912Revue : Revue neurologiqueType de publication : article de périodique; revue de la littérature; DOI : 10.1016/S0035-3787(06)75099-8
Maladie d’Alzheimer et démences
Résumé

L’histoire naturelle et moléculaire de la maladie d’Alzheimer (MA) montre que la dysfonction de la protéine amyloïde précurseur est un facteur étiologique central et consensuel de la MA. Cela est démontré par 1) des déficits génétiques impliquant le gène de l’APP ou une dysfonction de celle-ci (p.ex. PS1 ou PS2) avec formation de plaques amyloïdes néocorticales dans la forme familiale de la MA ; 2) des lignées de souris transgéniques portant des mutations de ces gènes et présentant des plaques ; 3) la formation de plaques à la fois dans la forme familiale et la forme sporadique de la MA. Néanmoins, deux explications physiopathologiques peuvent être proposées : un gain de fonction toxique de la peptide A&bgr; (comme dans l’hypothèse d’une cascade amyloïde) ou une perte de fonction de l’APP, une protéine ubiquitaire bien préservée ayant de nombreuses activités neurotrophiques possibles. Par ailleurs, la MA est caractérisée par un processus dégénératif inexorable : la tauopathie, agrégation intraneuronale de protéine tau et formation d’enchevêtrements neurofibrillaires (tangles). Il est notable que la progression de la tauopathie au sein des zones néocorticales peut expliquer la totalité de la progression des déficits cliniques de la MA depuis la perte de mémoire jusqu’à l’aphasie, l’apraxie et l’agnosie. Il faut aussi se rappeler qu’une tauopathie est retrouvée chez la plupart des patients présentant une démence ou un trouble neurodégénératif entraînant la démence. À partir de là, on peut considérer que l’APP et le peptide tau sont des cibles thérapeutiques de choix. Mais si l’on sait que les dysfonctions de l’APP et du peptide tau interagissent pour favoriser la neurodégénération de la MA, on ne sait toujours pas quels signaux interneuronaux activent ou inhibent le processus de dégénérescence. Il existe autant de théories que d’approches possibles : inhibition de la toxicité de la plaque, des protofibrilles A&bgr; ou des oligomères A&bgr; internes ou externes des neurones par vaccinations ou utilisation de ligands (Alzhemed). D’un autre côté, la modulation des sécrétases qui scindent l’APP par inhibition de la voie amyloïdogénique ou par stimulation de la voie non-amyloïdogénique, est un axe important de recherche. On s’intéresse également à la modulation des kinases ou des phosphatases potentiellement impliquées dans l’agrégation du peptide tau. Étant donné les limites des modèles animaux, au terme d’un cheminement long et coûteux de la « drug discovery », les essais thérapeutiques apparaissent comme le seul moyen de tester ces différentes hypothèses.

Mot-clés auteurs
APP; Tau; Dégénérescence neuronale; Démence; Approche thérapeutique;
 Source : Elsevier-Masson
 Source : PASCAL/FRANCIS INIST
 Source : MEDLINE©/Pubmed© U.S National Library of Medicine
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Citer cet article
Delacourte A. De la physiopathologie au traitement de la maladie d’Alzheimer. Rev. Neurol. (Paris). 2006 Oct;162(10):909-912.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 22/08/2017.


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