NFκB : un nouveau marqueur kappable de prédire l’évolution du cancer de la prostate
Auteurs : Lessard L1, Mes-Masson AM, Saad FLe cancer de la prostate est la tumeur maligne la plus souvent diagnostiquée et la troisième plus meurtrière chez les hommes canadiens. Même si les adénocarcinomes prostatiques sont maintenant détectés à un stade précoce et traités efficacement, une proportion non négligeable progresse vers un stade métastatique et hormonoréfractaire où les options thérapeutiques sont essentiellement palliatives. Il est actuellement difficile d'identifier les cancers à risque de progression parce que les cliniciens disposent d'un nombre limité de marqueurs pronostiques cliniques. Afin de solutionner ce problème, la recherche uro-oncologique se tourne de plus en plus vers les marqueurs moléculaires pouvant être détectés biochimiquement dans le sang ou l'urine, ou par immunohistochimie sur les tissus cancéreux prostatiques. Ces marqueurs sont généralement impliqués dans divers processus cellulaires dont la prolifération, la survie, l'angiogenèse et l'invasion. Parmi les plus prometteurs, le facteur de transcription NFKB, lorsque présent dans le noyau cellulaire, contrôle l'expression de plusieurs gènes jouant un rôle dans l'oncogenèse. En particulier, des analyses immunohistochimiques ont montré que l'expression nucléaire de la sous-unité RelA dans les tumeurs primaires du cancer de la prostate est associée à une mauvaise évolution clinique. La localisation nucléaire de RelA permet ainsi d'apporter au grade histologique un autre argument afin de mieux classer les patients à risque. Il s'agit en outre d'un marqueur indépendant de la rechute biochimique et de la présence de métastases ganglionnaires. Les autres sous-unités de la famille NFKB pourraient, elles aussi, être des marqueurs pronostiques potentiels puisqu'elles ont été observées dans les noyaux cellulaires des tumeurs prostatiques. L'ajout de NFKB, voire d'autres marqueurs moléculaires, aux marqueurs cliniques actuels facilitera l'identification des tumeurs agressives et permettra de mieux guider les cliniciens dans le choix de la thérapeutique.