L'effet bénéfique de la pression positive continue (CPAP) en ventilation non invasive (VNI) a été rapporté chez des nourrissons ayant une infection à virus respiratoire syncitial (VRS), mais aucune étude n'en a analysé les critères prédictifs d'échec.ObjectifÉvaluer la faisabilité et les critères d'échec de la VNI.Population et méthodesÉtude prospective incluant tous les nourrissons admis dans un service de réanimation pédiatrique pour une infection présumée à VRS entre 2002 et 2006. Lorsqu'une assistance respiratoire était nécessaire, une VNI était instaurée en première intention selon un protocole prédéfini.RésultatsCent un nourrissons ont été inclus : 43 filles et 58 garçons, âge médian 49 jours (extrêmes : 10–334), poids médian 3,9 kg (extrêmes: 2,4–12). L'infection à VRS était prouvée chez 84/101. Soixante-sept nourrissons ont été transportés par le Smur, 27 en VNI et 15 en ventilation invasive (VI). Quinze nourrissons étaient en VI à l'admission, 69 ont été traités par VNI durant leur séjour en réanimation (12 nécessitant une VI secondaire) et 17 n'ont jamais été ventilés. Parmi les nourrissons nécessitant une assistance respiratoire, la VNI a ainsi représenté la seule méthode d'assistance respiratoire pour 68 % des cas. Une diminution significative de la PCO2associée à une augmentation du pH était observée dès la deuxième heure de VNI. Les paramètres associés à l'échec de la VNI étaient les apnées, l'hypercapnie et un PRISM élevé à h24. Les 17 nourrissons non ventilés étaient plus âgés et avaient un score de gravité plus faible que les nourrissons ventilés.ConclusionLa faisabilité de la VNI est réelle pour les nourrissons ayant une infection respiratoire sévère présumée à VRS et nécessitant une assistance respiratoire puisque la VNI a été la seule méthode d'assistance respiratoire dans 68 % de ces cas. Les critères d'échec de la VNI étaient les apnées, une valeur de PCO2à l'admission et un score PRISM à h24 élevés.